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Les prépositions en français : les erreurs les plus fréquentes

Les prépositions en français illustrent les subtilités de la langue et sont parfois difficiles à retenir. Notamment chez les apprenants étrangers qui commettent des erreurs en calquant celles de leur idiome natal sur le français.
Mais dès que les phrases deviennent un peu complexes, en raison de leur longueur et/ou de la présence de propositions subordonnées, certains locuteurs natifs s’emmêlent eux aussi souvent les pinceaux. Ils mettent ainsi principalement à la place des prépositions adéquates des « que » à toutes les sauces, au lieu de prendre en compte la structure de la phrase.
Quelles sont les erreurs les plus fréquentes ? C’est ce que nous allons voir ici.
Les erreurs communes de prépositions en français
Les fautes de français liées à des prépositions mal choisies ou oubliées sont dues à la complexité et/ou la longueur des phrases. La perte de repère syntaxique dans une phrase en construction peut s’avérer fatale.
Les prépositions en français oubliées dans les relatives
Quand on omet la préposition dans la proposition relative (dont, à qui, avec lequel…), cela devient une faute, surtout à l’écrit. À l’oral, ça passe bien sûr mieux…
Exemple :
- La personne que j’ai parlé hier => la personne à qui j’ai parlé hier.
- C’est la chose que je rêve => c’est la chose dont je rêve.
L’enchâssement des propositions
Pensez toujours au verbe que vous employez et à la préposition qui le suit. Par exemple, « avoir besoin de », « réfléchir à », « penser à », etc. Si vous l’oubliez ou en dites une autre dans une relative, votre phrase sera bancale et incorrecte.
Exemple :
- Le document que j’ai besoin pour ma présentation => le livre dont j’ai besoin pour ma présentation.
- C’est un thème que je réfléchis depuis trois mois => c’est un thème auquel je réfléchis depuis trois mois.
Les erreurs avec les groupes nominaux complexes
Attention aux relatifs « passe-partout » comme « où » et « que » là où un relatif prépositionnel (« dont », « sur lequel », « à laquelle ») s’impose.
Exemple : Les mesures qu’ils ont insisté sont erronées => les mesures sur lesquelles ils ont insisté sont erronées.
Les simplifications orales nocives pour l’écrit
Souvent, à l’oral, le langage se simplifie, en dépit des règles de base : « la fille que j’ai parlé tout à l’heure », « la chanson que je me rappelle », « le thème que j’ai pensé ce matin », etc.
Si ce laxisme est toléré dans la langue parlée, car le contexte permet de supprimer toute ambiguïté, il vous est préjudiciable à l’écrit.
L’influence du registre sur les prépositions en français
Dans le registre familier, on a tendance à supprimer la préposition quand elle est implicite, surtout dans des relatives.
Exemple :
- La route qu’on est passé => le chemin par laquelle on est passé.
- Les amis qu’on s’est occupés => les amis dont on s’est occupés.
L’hypercorrection
Certaines personnes, pensant bien faire, ajoutent une préposition inutile ou optent pour la mauvaise. Dommage !
Exemple : C’est une règle à laquelle je me souviens => c’est une règle dont je me souviens.
Ici, « se souvenir de » impose la préposition « dont », mais le locuteur calque parfois la construction de sa phrase sur « penser à ».
Les prépositions en français les plus employées… à tort
« À », « sur », « de »… Autant de prépositions souvent employées à tort et à travers par les locuteurs francophones. Elles témoignent d’un relâchement de l’expression et d’un manque de précision du langage oral comme écrit.
La surgénéralisation de la proposition « à »
Chez certains, « à » remplace toutes sortes de liens logiques (« dont », « de », « avec », « au sujet de »). Il en résulte un joyeux flou sémantique. Si l’interlocuteur peut encore comprendre ce que l’autre a voulu dire, le contexte aidant, le lecteur, lui, aura plus de mal…
Le trop-plein de la proposition « de »
Souvent la proposition « de » est utilisée en guise de « connecteur universel », alors qu’il faudrait être précis et recourir au terme adéquat (« dont », « à, » « sur », « au sujet de », etc.). Résultat : la logique du discours en pâtit.
L’overdose de la proposition « sur »
Parmi les propositions en français, « sur » se trouve souvent employé sans queue ni tête. Le fameux « sur + lieu », par exemple « sur Paris », en constitue un exemple très connu et malheureusement fort répandu.
Conséquences sur le discours
Les erreurs de choix concernant les prépositions en français ont des répercussions sur votre expression orale comme écrite.
Tout d’abord, vous vous exprimez de façon imprécise. Par exemple, les nuances entre « penser à » (acte mental) et « penser de » (opinion) sont gommées, au profit d’un « penser sur » maladroit.
De plus, vous introduisez de l’ambiguïté dans votre discours. Par exemple, « le projet à quoi je suis contre » est compréhensible, mais une interrogation importante sur le sens réel du propos demeure.
Enfin, toutes ces erreurs entraînent un appauvrissement stylistique. Au lieu de tenir un discours plein de nuances, on se contente de seulement deux ou trois choix de propositions en français. Impossible dans ces conditions d’être toujours compris. Or la clé d’une communication écrite réussie passe aussi par une expression affûtée et précise.