Blog

Golf

 

 

D’aucuns aiment à prétendre que le mot « golf » serait un vilain terme, car sa signification réelle témoignerait d’une hostilité à peine voilée vis-à-vis de la gent féminine. Heureusement, il n’en est rien, comme nous allons le démontrer…

Golf et plafond de verre

Le golf, ce sport à la réputation élitiste, serait-il l’expression cachée dans un acronyme d’une certaine misogynie, voire d’une misogynie certaine ? Selon certaines sources, il signifierait en effet « Gentlemen Only Ladies Forbidden », c’est-à-dire, pour les réfractaires aux beautés de la langue de Shakespeare, « Réservé aux hommes, interdit aux femmes ». Encore un domaine où le plafond de verre — expression à la mode qui désigne ce qui empêche les femmes de progresser dans la hiérarchie des grandes entreprises et en règle générale sur l’escalier du pouvoir —, aurait enfin éclaté, alors ? Que nenni ! Je suis désolée de décevoir ceux que cette légende urbaine amuse, mais le mot golf est loin d’être un acronyme…

Une orthographe incertaine

Au contraire, le terme dérive probablement d’un mot qui signifiait « club » (dans le sens de ce qui est devenu l’accessoire incontournable de ce sport), apparu pour la première fois par écrit en 1457 à Édimbourg, quand le roi Jacques II d’Écosse interdit le « golf » pour favoriser la pratique du tir à l’arc, alors un peu oublié.

 

Un édit royal renouvelé par son fils, Jacques III en 1471, puis par son petit-fils, Jacques IV en 1491. À l’époque, l’orthographe n’étant pas coulée dans le marbre comme aujourd’hui, il existait de nombreuses variantes dans l’écriture du mot : goff, gowf, goif, gof, gowfe, gouff, golve, et bien sûr golf (ouf !).

Une pratique moyenâgeuse

Comme je le le précisais, « golf », tout comme « kolf », « colf » ou « chole », signifierait « club ». Ces termes désignaient en effet différents jeux pratiqués au Moyen Âge avec des bâtons et des balles dans le royaume d’Angleterre et en Europe de l’Ouest. Les variantes allemande, « kolbe » pour « club », et néerlandaise « kolven » pour un jeu, semblent confirmer cette hypothèse. Alors, oui à la défense de l’égalité entre les hommes et les femmes, mais non aux explications qui font le lit du politiquement correct !