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Vasistas

 

 

Comme le précise le Petit Larousse, le mot « vasistas » désigne un « petit vantail vitré s’ouvrant dans la partie supérieure d’une porte ou dans un mur ». À l’instar d’accordéon, arquebuse, calèche, cartel, chope, diktat, képi, loustic, nickel, nouille, ozone, plexiglas, quenelle, vampire, ou encore vermouth, vasistas nous vient tout droit de la langue de Goethe. C’est en effet une déformation de la prononciation de la phrase « Was ist das ? », autrement dit : « Qu’est-ce que c’est ? »

En passant par la Lorraine

À l’origine, le vasistas permettait aux aubergistes d’éviter de laisser entrer dans leur établissement quelque visiteur mal intentionné. Ils pouvaient ainsi héler en toute sécurité leurs potentiels clients d’un « Qu’est-ce que c’est ? » plus ou moins accueillant. En passant par la Lorraine, la formule a été traduite en allemand, et c’est cette phrase, prononcée à la française, qui a fini par faire passer à la postérité ce type d’ouverture, et ce dès la fin du XVIIIe siècle.

 

La boucle est bouclée

Au fil du temps et des usages, la raison d’être du vasistas a connu moult variations. Cette évacuation d’air permettait, par exemple, d’aérer un endroit confiné ou un grenier, d’affiner des fromages, voire d’aérer des latrines ! Aujourd’hui, si la version moderne du vasistas est le velux ou encore le judas, certaines portes d’entrée de bars privés (on se demande d’ailleurs bien ce qui s’y trame et pourquoi leur entrée est aussi peu accueillante), arborent encore pour seule décoration une sorte de vasistas que n’auraient pas renié nos aubergistes du XVIIIe siècle. Le but ? Filtrer la clientèle. La boucle est bouclée !