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Banqueroute

 

 

Faire faillite, déposer le bilan, être en liquidation judiciaire, boire le bouillon, être ruiné… Autant de synonymes (plus ou moins, j’en conviens) d’un mot d’origine italienne et accessoirement du sort qui pend au nez de notre monde globalisé, avec nos dettes abyssales… Mais je m’égare ! La banqueroute, car il s’agit bien de cela, nous vient en effet de l’italien « banca rotta », qui se traduit par « banc cassé ». Que vient faire un vulgaire meuble dans les hautes sphères de la finance ?

Un empalement ou un arrachage de langue ?

Au Moyen Âge, chez nos voisins de la Grande Botte, les financiers se tenaient derrière une sorte de comptoir, la banca, d’où ils menaient leurs affaires avec leurs clients. Or à l’époque, on ne riait pas avec l’argent, qui n’avait rien de virtuel. Impossible de faire jouer la planche à billets ou de tout dématérialiser ! Tout banquier incapable de régler ses dettes était donc déclaré « fallito » (« en faillite ») et interdit d’exercer son métier — soit dit en passant, dommage que les criminels de Goldman Sachs, JP Morgan et consorts ne vivaient pas au Moyen Âge… Un petit empalement, un massage avec la fourche de l’hérétique, le test de la manivelle intestinale ou encore un arrachage de langue leur aurait fait le plus grand bien !

 

 

Big bang financier

Mais mille excuses, je m’égare de nouveau… Donc, en guise de punition symbolique, la banca du vilain banquier était détruite. Le terme « banqueroute » était né, faisant même son entrée dans le droit français en 1673 avec le concours de Colbert, dans son Ordonnance sur le commerce. Depuis lors, on ne compte plus les banqueroutes, connues ou moins connues. En attendant le big bang financier mondial annoncé ? Là malheureusement, je ne crois pas que je m’égare.