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« À la one again » et autres faux anglicismes : haro sur un travers bien français
 

 

« Tu as encore fait ça “à la one again” ! » Apparemment, cette expression curieuse, née à la fin des années 1970 ou au début des années 1980, aurait retrouvé un peu de fraîcheur en étant adoptée par la Génération Y, entre autres. Un anglicisme de plus, me direz-vous ! Certes, on l’emploie pour ne pas dire « à l’arrache », par exemple. Mais pour être précise, j’ajouterais qu’il s’agit en fait d’un faux anglicisme, comme tant d’autres mots entrés dans la langue de Molière et que les anglophones, eux, ne comprennent pas. Pour la simple et bonne raison que soit cela se dit autrement, soit cela n’existe tout simplement pas !

Pas de baskets pour faire un footing

L’aventure des faux anglicismes aurait démarré il y a fort longtemps, dès 1782, quand le mot « car ferry » a été raccourci en « ferry » en français. En 1888, on a commencé à parler de « smoking » alors que cela se dit « dinner jacket » chez les Britanniques et « tuxedo » chez les Américains, suivi sept ans plus tard de « footing », qui se dit en réalité « jogging ». Pour ajouter à la confusion, le vêtement que l’on nomme ainsi en France pour aller courir ou faire du sport est pour les anglophones un « tracksuit »… Et surtout, ne leur annoncez pas que vous allez mettre vos baskets ! Ils ne comprendraient pas ce que viennent faire des paniers sur vos pieds. Chez eux, on parle en effet de « sneakers ».
Continuons cette liste « à la one again » en restant dans le domaine du sport : vous pensez que le catch se dit ainsi en anglais ? Faux ! Il s’agit de « wrestling ». Quant aux pompom girls, qui esquissent une chorégraphie pour encourager une équipe avant un match, connaît pas : dans la langue de Shakespeare, ce sont des « cheerleaders ».

 

Idem pour le tennisman ou le rugbyman : on parle de « tennis player » ou de « rugby player ». Quant au fameux « baby-foot », c’est une pure invention linguistique. Outre-Manche, on parle de « table football » et outre-Atlantique, il s’agit de « table soccer ».

Laisse ton string dans ton dressing

Les faux anglicismes, on en trouve à la pelle en français. Si vous dites à un anglophone que vous voulez faire un brushing pour votre relooking, il se demandera bien de quoi vous parlez… Car pour lui, il s’agit d’un « blow-dry » pour réaliser un « makeover ». Et si vous ajoutez que c’est pour votre book ou pour faire un clip en playback, il ne comprendra toujours pas. En anglais, on parle en effet de « portfolio », de « music video » et de « lipsync ». Enfin n’allez pas chercher vos vêtements dans un dressing ! Ce mot qui signifie « vinaigrette » se dit « wardrobe » ou « closet »…

Puisque l’on parle de fringues, sachez que « slip » se traduit en fait par « underpants » pour les hommes et « panties » pour les femmes, qu’un « string », c’est juste une ficelle ou une corde (on dit « thong » en anglais), et que le pressing, c’est en fait un « dry cleaner’s ». Quant aux people, il s’agit de « celebrities », le lifting est un « face lift », le stripteaseur un « stripper », le mail, un « e-mail » et les warnings, des « hazard lights ». Gardons le meilleur pour la fin, car voilà vraiment une expression « à la one again » : la fameuse « start-up nation » symbolise parfaitement l’ampleur qu’ont pris les faux anglicismes dans notre langue… Heureusement, il nous reste le rire !