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Questions d’orthographe : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
   

La langue française est dure, paraît-il… Il est vrai que son orthographe peut donner du fil à retordre, notamment aux étrangers qui apprennent notre idiome, mais le plus souvent tout simplement à nos compatriotes. Voici une courte sélection de pièges orthographiques (voire grammaticaux) et leurs explications !

Avoir affaire

Souvent, on voit cette expression écrite ainsi : « J’ai à faire à cette personne. » Or en réalité, l’orthographe exacte dans ce cas est « affaire ». Comme il est expliqué ici, on emploie « affaire » quand on est confronté à quelqu’un ou à quelque chose ; et « à faire » quand il s’agit d’une tâche à accomplir. Une astuce pour ne plus faire la faute : remplacez par « être en rapport avec » !

Pallier

Eh non, on ne parle pas là de l’endroit situé devant la porte d’un appartement dans un immeuble, par exemple, mais d’un verbe qui vient du latin « palliare ». Autrement dit « couvrir d’un pallium », c’est-à-dire un manteau, pour dissimuler quelque chose ou quelqu’un. Seconde difficulté avec ce verbe, l’absence de préposition. En effet, nul besoin d’ajouter un « à » à sa suite, bien au contraire ! On dit donc « pallier une erreur » et non « à une erreur », par exemple.

 

Plain-pied

Pourquoi « plain » ne s’écrit-il pas « plein » ? Parce qu’ici, on parle de quelque chose situé au même niveau. « Plain » vient du latin « planus », autrement dit « plan, plat, de surface plane, égal ». On l’employait déjà au XIIe siècle pour qualifier une surface de tissu lisse et unie.

Savoir gré

Souvent, on se trompe et écrit : « Je vous serais gré », là où il faudrait orthographier « saurait ». Car on n’est pas gré, mais on sait gré. Dans cette locution datant de Mathusalem, « gré » est synonyme de « gratitude » ou « reconnaissance ».

Saynète

« C’est quoi cette orthographe ? », se disent certains en découvrant comment ce mot s’écrit réellement… On penserait évidemment plutôt à « scénette ». Là encore, comme souvent, l’étymologie vient à notre secours. « Saynète », qui désigne une petite pièce comique du théâtre espagnol, a donc une origine ibérique : ce mot vient de « sainete », qui désigne un morceau de graisse dont on récompensait un faucon de chasse à son retour. D’où l’idée de petite pièce. (Comment on est passé de la graisse au théâtre ? Aucune idée !)

Petit bonus : loser

On voit souvent, parmi les (trop) nombreux emprunts à l’anglais dans le français, l’emploi du mot « looser » pour signifier un perdant. Mais c’est là une erreur d’orthographe, qui se joue à un « o » près. En effet, « loose » se traduit par « lâche, instable » ; c’est le verbe « to lose », qui se traduit par « perdre ». Rassurez-vous, certains anglophones font aussi la faute, mais ce n’est pas une raison pour les imiter !