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Oxymore

 

 

Aussi appelé « oxymoron », un oxymore n’est pas un animal bizarre ni un échappé de la quatrième dimension, mais une nuance de langage, que l’on pourrait qualifier d’« alliance de mots », comme le précise Le Petit Larousse. C’est même une figure de style, l’une des trois dites d’opposition, avec l’antithèse et le paradoxe. Du grec oxumôron = oxus (aigu) et môros (émoussé), il désigne le rapprochement de deux mots qui semblent contradictoires, par exemple, « se faire une douce violence ».

L’oxymore, muse des écrivains…

La littérature regorge d’autres exemples d’oxymores : Le bourgeois gentilhomme de Molière ; « cette obscure clarté » dans Le Cid de Corneille ; ou encore « le soleil noir de la mélancolie » dans le poème « El desdichado » de Gérard de Nerval. Des siècles auparavant, dans Antigone, Sophocle qualifiait déjà son héroïne de « saintement criminelle ».

 

 

…des peintres et des musiciens

Quant à Charles Baudelaire, il s’approprie totalement l’oxymore pour Les fleurs du mal, quand Arthur Rimbaudle consacre dans ses Illuminations. En peinture, le clair-obscur illustre parfaitement cette notion, notamment chezGoya et surtout Albrecht Dürer. Et l’oxymore continue à inspirer les créateurs jusqu’à nos jours. Preuve en est avec l’album éponyme de l’un des précurseurs de la musique électronique, Jean-Michel Jarre, sorti en 2022.