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Arobase
 

 

Dans d’autres langues, l’arobase porte un nom beaucoup plus évocateur ou sympathique qu’en français : apestaart en néerlandais, c’est-à-dire « queue de singe » ; kanelbulle en suédois, autrement dit « brioche à la cannelle » ; kukac en hongrois pour « ver de terre » ; papaki en grec, c’est-à-dire « caneton » ; ou encore Klameraffe en allemand, pour « atèle ». Mais que signifie réellement ce curieux signe ?

L’arobase, déjà présent au Moyen Âge

Désormais indissociable d’Internet et de la messagerie électronique, l’arobase revêt en réalité des origines bien plus lointaines que celles de la Toile. Pour les retrouver, il nous faut en effet remonter au haut Moyen Âge ! Selon le linguiste américain Berthold Ullman, ce sont les moines copistes qui auraient inventé au VIe siècle cette fusion entre le « a » et le « d », pour signifier le « ad » du latin (qui peut signifier selon le sens « contre », « en vue de » et « jusqu’à », entre autres).

Quant à la dénomination « arobase », elle dériverait de « a rond bas » (pour « bas-de-casse », c’est-à-dire un caractère d’imprimerie en minuscule) : un « a » entouré d’un rond. Cependant pour d’autres, arobase nous viendrait de l’espagnol arroba, soit « poids d’environ 12 kg ». Une mesure monétaire qui descendrait en fait de l’arabe ar roub, « le quart ».

Remis au goût du jour grâce à l’e-mail

Quoi qu’il en soit, bien avant de faire partie de notre quotidien d’internautes, après son usage par les religieux, l’arobase fut employé dans les comptes des marchands florentins. Puis au XIXe siècle, ce signe se popularisa aux États-Unis, où il permettait de signaler le prix d’un bien. Par exemple, un objet « à 100 dollars » se disait « @ $100 », c’est-à-dire « at 100 dollars ».

C’est ainsi que ce caractère fut intégré au clavier des machines à écrire à l’aube du XXe siècle. Seulement, à l’arrivée de l’informatique, l’arobase avait été quasi vidée de son sens comptable. Malin, le créateur du courrier électronique, l’Américain Ray Tomlinson, se l’appropria au tout début des années 1970, quand il envoya le premier e-mail. Avec le succès que l’on sait…